09.09.2020

Salle comble pour le premier événement SRRP post-confinement

 

La SRRP a organisé une table ronde dédiée à la communication de crise le 3 septembre dernier. En présence d’une centaine de participants, les intervenants ont expliqué leurs actions et analysé leur gestion de la pandémie de coronavirus.

Galerie photo de la soirée

Cette année, en raison de la situation sanitaire, les spécialistes des relations publiques ont pu valoriser pleinement leurs compétences en gestion et communication de crise. Afin d’analyser les bonnes pratiques en la matière, la SRRP a organisé une table ronde en partenariat avec l’École hôtelière de Lausanne et Bilan, avec des intervenants issus de milieux variés :

  • Daniel Koch, ancien chef de la Division Maladies transmissibles de l’OFSP 
  • Stéphane Benoit-Godet, rédacteur en chef du quotidien Le Temps
  • Yan Desarzens, directeur général de la Fondation Mère Sofia
  • Michèle Cassani, porte-parole du groupe Romande énergie
  • Marie Deschenaux, consultante en relations publiques et en gestion de crise

Matthieu Hofstetter, le rédacteur en chef adjoint de Bilan, a modéré la table ronde. Se déroulant à l’École hôtelière de Lausanne, la rencontre a accueilli plus d’une centaine de personnes, principalement des membres de la SRRP, mais également des chefs d’entreprises. Les participants ont ensuite eu le plaisir d’échanger lors d’un cocktail dînatoire, dont le service de qualité a été assuré par des étudiants de l’école.

La ligne de l’OFSP

Pour lutter contre la pandémie, l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) a la lourde responsabilité de prendre des décisions et définir les directives qui influent sur le fonctionnement de toute la société. Pour Daniel Koch, l’important est de communiquer régulièrement afin d’expliquer ce qu’on sait ou ignore, les mesures prises et à venir : « C’est comme cela qu’on rassure la population ».

L’effort de vulgarisation est pour lui essentiel afin de rendre compréhensibles les décisions notifiées dans l’intérêt du plus grand nombre. Malgré les différences de perception et de propagation du virus entre les cantons, l’OFSP mise toutefois sur une communication et des directives uniformes pour toute la Suisse afin de ne pas créer de confusion. Les médecins cantonaux jouent dès lors un rôle de relais fondamental, tandis que les cantons sont libres d’édicter leurs propres règles complémentaires. 

Enfin, Daniel Koch a précisé que l’OFSP mène son action en se fiant à ses experts, sans s’attarder sur les rumeurs et la multitude d’avis externes qui prolifèrent : « Ce fonctionnement est nécessaire pour tenir le cap et agir efficacement ».

Flexibilité et réactivité : les maîtres-mots

Marie Deschenaux, consultante en relations publiques, a insisté sur la dimension exceptionnelle de cette crise qui a forcé les entreprises à conserver une certaine humilité et à faire preuve de résilience : « L’enchaînement des événements a poussé les acteurs du privé comme du public à remettre en question leur fonctionnement pour s’adapter, ce qui s’est notamment vu avec la mise en place du télétravail ». 

De son côté, Stéphane Benoit-Godet, rédacteur en chef du Temps, a témoigné des mesures prises pour répondre à la situation : « Des journalistes scientifiques supplémentaires ont été engagés, tandis que le journal a été réorganisé avec notamment la suppression de certaines rubriques, par exemple les sports. » Par ailleurs, toutes les « facettes » du média ont été exploitées pour rendre compte de ce moment historique, qu’il s’agisse de l’imprimé, du site internet, des podcasts ou des vidéos destinées aux réseaux sociaux.

A propos des médias, Michèle Cassani, la porte-parole du groupe Romande énergie, a relevé combien ceux-ci se sont particulièrement intéressés au personnel médical et à la restauration, mais très peu aux fournisseurs d’énergie dont le rôle et la bonne marche de l’activité sont pourtant essentiels en temps de crise.

Romande énergie teste régulièrement sa cellule de crise dans le cadre de simulations, afin d’être en mesure d’assurer l’approvisionnement en électricité en toute situation. De plus, une équipe spécialisée en Risk management évalue tous les 6 mois les risques potentiels et définit les moyens de s’en prémunir, ce qui permet à l’entreprise de réagir rapidement en cas de menaces.

En ce qui concerne les associations à but non lucratif, Yan Desarzens, directeur général de Mère Sofia, a mis en exergue le fait que la fondation a bénéficié de nombreux dons au début de la crise, mais que ce soutien s’est atténué au fil des mois. Pour répondre à ce problème, Mère Sofia prévoit désormais d’intensifier ses mesures de communication pour rappeler que la précarité n’a pas disparu.

De l’importance de la communication interne

Parmi ses conseils en gestion de crise, Marie Deschenaux a insisté sur l’importance de la communication interne, celle-ci étant trop souvent minimisée dans les entreprises et institutions : « Comme pour la communication externe, un effort de vulgarisation est essentiel afin de rassurer les collaborateurs, leur permettre de bien comprendre la situation, ainsi que ce qu’ils doivent faire. Il est par ailleurs indispensable de communiquer régulièrement afin d’éviter la propagation de rumeurs et de voix discordantes, alimentées par les réseaux sociaux, par exemple ».

Yan Desarzens a relevé pour sa part la motivation des employés et des bénévoles de Mère Sofia, dont l’engouement a dû être freiné en raison du manque de matériel sanitaire au début de la crise. En outre, la fondation a formé certains de ses collaborateurs pour sensibiliser les équipes au respect des règles sanitaires et de sécurité lors d’interventions. Un audit de Médecins sans frontières a d’ailleurs été réalisé pour analyser les conditions biosécuritaires; les résultats ont confirmé la pertinence des règles et leur excellente application aussi bien par les salariés que par les bénévoles.

Au quotidien Le Temps, la situation a été particulièrement éprouvante pour les journalistes. « Le sujet était difficile à traiter en raison des incertitudes des experts, et l’information devait sans cesse être mise à jour, raconte Stéphane Benoît-Godet. De plus, le nombre d’informations infondées, délivrées par des complotistes désireux d’augmenter leur visibilité sur les réseaux sociaux, a explosé, ce qui a rendu notre travail d’autant plus complexe ». Pour permettre aux collaborateurs d’échanger et de se soutenir en période de confinement, un « café web » a été mis en place ; l’initiative a rencontré un certain succès.

Pour sa part, Romande énergie a mis rapidement ses employés en télétravail, les tenant informés par e-mail de l’évolution de la situation. En parallèle, un réseau social d’entreprise a été déployé pour leur permettre de discuter de leur quotidien. 

Concernant le personnel de terrain, la majorité des collaborateurs a profité de la réduction de l’horaire de travail (RHT), tout en restant mobilisable en tout temps. Le groupe Romande énergie a dû prendre en compte les différences cantonales ; sur les chantiers, les chefs de projet ont été de précieux relais d’information pour adapter les directives en fonction du contexte. A noter que le travail sur le terrain se faisait selon un principe de volontariat, l’entreprise ayant à cœur de respecter les craintes de chacun et de ne pas forcer ses employés à se rendre en intervention.

A Romande énergie, la fin du confinement a été envisagée de façon à laisser également le libre choix aux collaborateurs, afin qu’ils se sentent à l’aise. Ainsi, une phase pilote a permis à un maximum de 15 personnes par étage de revenir sur le lieu de travail sur inscription. Des règles strictes ont été posées pour accompagner cette transition. Le quota est passé ensuite à 30 collaborateurs par étage. Par ailleurs, l’expérience concluante du télétravail a incité l’entreprise à développer des mesures en la matière.

Une nouvelle ère pour l’événementiel SRRP

Cet événement d’envergure, organisé pour répondre à l’actualité, s’inscrit dans la stratégie du nouveau comité qui souhaite proposer des rencontres moins fréquentes, mais plus ambitieuses. Ce choix traduit une volonté de pouvoir consacrer plus de forces vives au développement de nouvelles prestations pour les membres et au renforcement de la politique professionnelle. Il découle d’un constat : le rôle des associations professionnelles doit évoluer, s’adapter et se diversifier, afin de leur permettre de survivre. En effet, les seuls événements ne suffisent plus à attirer de nouveaux membres, ces derniers ayant aujourd’hui mille et une autres manières de réseauter. 

La SRRP vous présentera bientôt plus en détail le fruit de ses réflexions. Dans l’immédiat, cette table ronde laisse présager le meilleur pour 2021, année durant laquelle l’association fêtera ses 60 années d’existence.

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