14.04.2022

Relations publiques: 5 questions à Corinne Druey

Photo: J. Carlucci
Photo: J. Carlucci 

«Ne pas oublier de cultiver son bon sens et son pragmatisme, pour éviter d’être déconnectés de la réalité du terrain.» Cette semaine, retrouvez Corinne Druey, conseillère RP pr Suisse chez Syntagme Lausanne Sàrl, dans notre série d’interviews «Relations publiques: 5 questions à un·e pro».

1. Comment êtes-vous arrivée dans les RP? 

Aucune faculté ne m’intéressait vraiment à l’Université. J’ai donc regardé un peu ailleurs et je suis tombée sur un article présentant la profession des relations publiques (je parle du siècle passé, fin des années 1980). Et cela m’a tout de suite plu! Pour en savoir encore plus, j’ai obtenu le contact de la chargée des RP de l’Hôtel Beau-Rivage à Lausanne. Lors de notre rencontre, la professionnelle m’a affirmé tout de go que j’étais trop introvertie pour me lancer dans cette profession! Il n’en fallait pas plus pour me dire qu’au contraire cette profession pouvait me permettre de m’épanouir. J’ai donc suivi une première formation (ESM) avant de me lancer sur le terrain et d’obtenir mon Brevet fédéral de Spécialiste RP.

2. Qu’appréciez-vous dans votre métier? 

Beaucoup de choses! Notamment, la variété du travail, car les RP ne sont pas uniquement cantonnées aux relations médias, par exemple! Pouvoir apporter aussi conseils et solutions à mes clients. C’est très gratifiant d’avoir face à soi une personne/une entreprise enthousiaste et satisfaite des choix proposés et opérés. Ensuite, j’ai fait le choix de l’indépendance en reprenant l’agence Syntagme. Cela a été la meilleure décision de ma vie professionnelle, même si cela n’a jamais été et n’est jamais de tout repos.

3. Les RP ont-elles beaucoup évolué depuis vos débuts? Quels sont les changements marquants?

L’arrivée du Net et du digital (j’ai l’impression d’être un dinosaure quand je dis ça!) a révolutionné pas mal d’aspects de la profession: plus besoin d’envoyer un communiqué ou une invitation par courrier postal, de courir après un bon-à-tirer! La présence des nouveaux supports numériques participe pour beaucoup à l’évolution constante de la profession. Il est vrai que cela facilite les échanges, les prises de contact au détriment sans doute parfois de la relation humaine, qui doit demeurer néanmoins au centre des préoccupations de la profession.

4. Quelles sont les qualités et compétences requises pour travailler dans les RP?

Etre organisé est primordial. Quelqu’un de trop “bordélique” arrivera à faire illusion quelque temps, mais pourrait avoir de mauvaises surprises par la suite, notamment dans le domaine de l’événementiel.

Savoir gérer le stress et les émotions de soi et des autres. Les RP ont bien souvent accès à des informations qui peuvent être émotionnellement fortes ou dont les conséquences peuvent être parfois brutales.

Ne pas oublier de cultiver son bon sens et son pragmatisme, pour éviter d’être déconnectés de la réalité du terrain.

5. Quelles sont les principales différences entre les RP et le marketing?

Je considère la communication – dans son ensemble et pas uniquement un type de profession – comme une merveilleuse boîte à outils à utiliser selon les demandes et les besoins. Les outils destinés à l’image d’une entreprise/association ou à une communication institutionnelle sont issus du monde des RP, alors que ceux appliqués directement aux consommateurs sont utilisés principalement par les publicitaires et les professionnels du marketing. Il n’y a pas d’outil meilleur qu’un autre. Il y a simplement des outils différents pour des objectifs différents.