Relations publiques: 5 questions à Catia Luperto
«J’aime l’idée que notre vision à 360° nous permette de participer au développement de nouveaux standards, que ce soit pour des questions d’équité sociale ou de durabilité.» Cette semaine, retrouvez Catia Luperto, responsable communication du Centre LIVES de l’Université de Lausanne, dans notre série d’interviews «Relations publiques: 5 questions à un·e pro».
Comment êtes-vous arrivé·e dans les RP ?
J’ai découvert les RP totalement par hasard ! A la fin de mon Master, j’ai fait une demande pour effectuer un stage auprès du Haut-Commissariat aux Droits de l’Homme et aurais souhaité intégrer le service dévolu aux droits des minorités ou aux droits des femmes. Au vu de mes études de Lettres, ce sont eux qui m’ont proposé un stage à la communication… ces personnes-là ont vu juste ! Ma première déception de ne pas avoir obtenu un poste dans un des départements de mon choix a vite été balayée par la découverte de ce métier, que j’ai ressenti comme fait pour moi ! Et l’aventure a commencé.
Qu’appréciez-vous dans votre métier ?
Avec mon métier, je peux choisir une organisation pour son enjeu social, afin de le défendre et le rendre visible. J’aime l’idée que notre vision à 360° nous permette de participer au développement de nouveaux standards, que ce soit pour des questions d’équité sociale ou de durabilité.
En tant qu’entreprise, on peut choisir de défendre des enjeux éthiques et œuvrer pour le bien public, ce qui est un premier pas essentiel. Avec les relations publiques, ces mêmes entreprises ont l’opportunité de faire connaître leurs enjeux, afin qu’ils puissent inspirer d’autres organisations.
La contrepartie est d’être consciente du risque de tomber dans le piège de la vanterie ou d’un quelconque « washing ». De telles actions de communication sont contreproductives, à tous les niveaux.
Les RP ont-elles beaucoup évolué depuis vos débuts ? Quels sont les changements marquants ?
Même si 2009 semble encore relativement proche, de nombreux outils sont venus s’ajouter à notre panoplie et ont fait évoluer certaines pratiques. Je pense évidemment au foisonnement des réseaux sociaux et aux smartphones.
Avec eux sont également arrivées de nouvelles professions, telles que le community management. Bien que les compétences nécessaires pour la gestion et la conception de ces plateformes soient spécifiques, je crois qu’il ne faut pas perdre de vue qu’elles n’en restent pas moins des outils, qui sont à notre disposition… et non l’inverse.
Le cœur de notre métier reste l’humain (on parle bien de relations publiques, et non de technologies publiques).
Quelles sont les qualités et compétences requises pour travailler dans les RP ?
S’il ne fallait en citer que deux, je dirais la volonté de trouver des solutions et l’amour de la langue. La première permet d’avoir un état d’esprit constructif et responsable, indispensable à la mise en relation et au partage. La deuxième ajoute un sens esthétique à nos réalisations.
RP et communication : quelle différence ?
À mon sens, la communication propose un emballage esthétique et pertinent, afin qu’une organisation soit vue, comprise, voire suivie dans ses bonnes pratiques.
Les relations publiques participent à la conception d’un produit/service qui a un sens, pour l’entreprise et pour l’intérêt public. Elles sont au cœur de la définition de ces mêmes bonnes pratiques et de l’impact qu’elles auront sur l’ensemble les publics de l’entreprise.
Pour avoir un impact optimal, RP et communication doivent agir de concert. La communication sans RP se résume à une coquille vide ou aux fameux « coups de comm ». Les RP sans la communication sont une œuvre d’art que l’on garde pour soi et qui perd une occasion d’inspirer d’autres professionnel·les.