10.06.2022

Façonner le diamant d’une entreprise

 

Ou pourquoi un diamant ne nécessite aucun emballage ou artifice pour briller? Retour sur notre table ronde du 8 juin 2022, consacrée aux RP et aux comportements éthiques des organisations.

Selon la Dre Estefania Amer (UniL-HEC) «l’éthique d’entreprise est devenue une caractéristique incontournable de la relation aux parties prenantes, non seulement en tant qu’ensemble de principes mais aussi en tant que processus affectant la prise de décision à tous les niveaux».

Le ton est donné à l’occasion de la première conférence-table ronde post covid, soit en présentiel, proposée ce 8 juin dernier par la SRRP. Celle-ci a eu lieu à Lausanne et réuni des intervenants de qualité autour de la Dre Amer, à savoir Daniel Herrera (BCV), Sébastien Chahidi (B-Lab) et Yves Portenier (agence inclusive Twist). Les discussions étaient menées par Catia Luperto et Darcy Christen.

Les échanges ont fait ressortir les mots-clés «manipulation» et «vérité». La communication en soi n’est-elle pas d’emblée manipulation, consciente ou inconsciente? L’éthique d’une entreprise repose-t-elle sur la vérité exclusivement?

Ces sujets ont donné matière à débattre.

Sans un signal fort venant de la tête d’une entreprise, l’engagement des collaborateurs ne peut être optimal, or ces derniers doivent pouvoir être fiers des valeurs et du positionnement prônés par l’entreprise qui les emploie. Ils en deviennent les meilleurs ambassadeurs. Le narratif éthique donne du sens à tout message et permet d’éviter un risque réputationnel.

La clé est le plus souvent dans le degré de proximité entre la communication et la direction d’une organisation. Avec cette proximité vont de pair la confiance entre ces deux entités ainsi que le partage d’informations avec l’ensemble du personnel.

En conclusion, les professionnels des relations publiques doivent-ils initier les changements éthiques au sein des entreprises ou simplement les refléter?

  • Le comportement éthique ne peut venir que du management et le communicant pourra s’en inspirer mais pas le refléter. Il peut toutefois aider à faire prendre conscience de certaines choses qui pourraient être communiquées alors qu’on n’y avait pas pensé.
  • Le communicant est en général une des rares personnes à avoir une vision à 360° de l’entreprise. Idéalement la transparence et la vision 360 devraient être présents dans tous les départements pour assurer la réputation de l’entreprise.
  • Le communicant revêt clairement un rôle de sensibilisateur, de souffleur d’idées auprès des dirigeants. Un rôle discret certes, mais qui devrait accompagner ou influencer le top management. Finalement, c’est le «quoi» qui compte plus que le «comment».
  • Les exemples bons et/ou mauvais des autres entreprises doivent être l’écho permettant de comprendre l’importance de certains éléments de communication et d’éthique.

Texte: Michèle Cassani et Catia Luperto
Photos: Philippe Gétaz

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