Communication inclusive: l'avis de Valérie Vuille
La directrice de DécadréE fait le point sur les bonnes pratiques à l'approche du Prix de la communication inclusive.
Les thèmes de l'égalité, de la diversité et de l'inclusivité sont très présents dans toutes les conversations en ce moment, et le monde de la com ne fait pas exception. Alors que les inscriptions au Prix de la communication inclusive battent leur plein, la SRRP a demandé à Valérie Vuille de décrypter cette notion. Valérie Vuille est la directrice de DécadréE, un institut de recherche sur la représentation des genres dans les médias et la communication. DécadréE est l'origine du prix et la SRRP en est partenaire.
Les inscriptions sont ouvertes jusqu'au 1er mars
Où en est le monde de la com et de la pub sur le thème de l’inclusivité?
On constate que la thématique est au cœur des préoccupations actuelles que cela soit du côté des professionnel-les de la communication, des institutions publiques et du grand public. C'est une bonne chose! En effet, il reste encore beaucoup de travail. En 2019, 39% des badbuzz provenaient des questions d'égalité et d'inclusivité. Ce n'est pas surprenant puisque selon une étude que nous avons menée en 2020 plus de 25% des campagnes de communication sont stéréotypées.
De la prise de conscience, il faut aujourd'hui passer à l'action. On remarque que de nombreuses initiatives vont dans ce sens et tente de déconstruire les stéréotypes et de redéfinir les codes. C'est ces initiatives que nous voulons valoriser avec ce prix.
Est-ce que les problèmes d’inclusivité sont uniquement liés aux images?
Non, l'inclusivité touche à la langue et au concept en entier. C'est une démarche globale, qui doit se penser à toutes les étapes de la création d'une action de communication. Elle peut également naitre en amont dès le choix de construire une équipe diversifiée, pour être en charge du projet.
C’est quoi, une bonne campagne inclusive?
C'est une campagne, qui permet de penser en dehors de cadre. Cela peut paraitre compliqué, mais il n'y a parfois pas besoin de faire une grande révolution. Les petits gestes comptent. Représenter une diversité de personnes que cela soit au niveau du genre, de l’ethnie ou encore des corps ou repenser les rôles de genre et prendre en compte les dynamiques de hiérarchisation en font partie.
Quelles sont les attentes de DécadréE vis-à-vis de ce prix?
Nous voulons avant tout collaborer avec les professionnel-les de la communication sur cette thématique et montrer que des initiatives existent. Nous savons, qu'il est possible de créer des campagnes de communication inclusive. Nous en voyons chaque année apparaître dans l'espace publique. Nous nous réjouissons ainsi de voir les campagnes qui seront soumises.