26.05.2022

Relations publiques: 5 questions à Manon Chevallier

 

«Il faut être passionné par l’institution pour laquelle on travaille pour pouvoir atteindre ses objectifs de communication.» Cette semaine, retrouvez Manon Chevallier, responsable communication et web à la Faculté des lettres et des sciences humaines de l’Université de Fribourg, dans notre série d’interviews «Relations publiques: 5 questions à un·e pro».

Comment êtes-vous arrivée dans les RP ?

Un peu par hasard… Je n’ai pas vraiment choisi la communication ; c’est elle qui m’a choisie. Mon premier chef, alors que j’étais jeune diplômée et que j’avais accepté un emploi de durée déterminée dans la documentation, m’a dit un jour : « Tu devrais travailler dans les relations publiques. C’est un métier qui est fait pour toi. » Il m’a offert un poste et la formation de spécialiste RP. Et il avait raison : c’est un métier pour moi !

J’avais toujours pensé rédiger au cours de ma carrière, mais en découvrant le métier de spécialiste RP et en me formant, j’ai subitement réalisé qu’il y avait tant de choses à faire avec et autour de la rédaction.

Qu’appréciez-vous dans votre métier ?

La diversité d’abord : la panoplie de thématiques et de moyens de communication, tous ces projets que l’on mène en parallèle, toutes ces idées qui pourraient devenir concrètes si l’on parvenait à grignoter quelques minutes de plus dans la journée. Et les contacts aussi : je suis en relation tous les jours avec des gens passionnés et passionnants.

C’est ce qui fait que j’ai trouvé COVID si difficile… la pandémie a appauvri mon travail en le privant d’une certaine manière privée de toutes sortes de rencontres.

Les RP ont-elles beaucoup évolué depuis vos débuts ? Quels sont les changements marquants ?

Les médias ont évolué, et ils ont évolué tellement vite ! En 2005, j’ai créé le premier site web de l’Ordre judicaire vaudois. Aujourd’hui, j’essaie d’utiliser intelligemment les réseaux sociaux sur lesquels vivent les étudiant·e·s de ma faculté. À mes débuts, je rencontrais des journalistes presque chaque semaine. Et aujourd’hui, je n’ai plus organisé de conférence de presse depuis plusieurs années.

La manière de s’adresser à nos publics-cibles aussi a changé, dans le ton, dans la forme. Mais comme le but des RP, lui, n’a pas changé, mon métier a gardé tout son sens.

Quelles sont les qualités et compétences requises pour travailler dans les RP ?

La curiosité : celle de s’intéresser aux autres et celle de se former. Il faut être passionné par l’institution pour laquelle on travaille pour pouvoir atteindre ses objectifs de communication, et il faut savoir se mettre à la place de ses publics-cibles pour comprendre ce dont ils ont besoin.

Et la volonté de se former, encore, toujours. Ce métier évolue très vite et si l’on passe à côté d’une nouvelle théorie comme d’une nouvelle technologie, on perd toute crédibilité.

Quelles sont les principales différences entre les RP et le marketing ?

Je me demande si c’est une question-piège... Lorsque je fais des relations publiques, j’essaie de maintenir une relation positive entre mon institution et ses parties prenantes. Lorsque je fais du marketing, je propose un service.

Mais pour être honnête, dans ma pratique quotidienne, j’oublie souvent la différence. Dans la plupart des fonctions de communicatrice que j’ai exercées, j’étais seule pour tout faire : les relations publiques, le sponsoring, le marketing, la communication... alors j’ai simplement tout intégré sous un grand chapeau.