Relations publiques: 5 questions à Corinne Baffou
«La recherche de crédibilité a accru l’attention pour les relations publiques, afin d’entretenir le dialogue avec l’ensemble des parties prenantes et de conserver la confiance.» Caractéristiques, évolutions, compétences requises: Corinne Baffou, responsable communication éditoriale à la BCV, répond à 5 questions sur son métier.
1. Comment êtes-vous arrivée dans les RP ?
Par passion pour la narration et par intérêt pour les transformations économiques et sociales. J’ai fait une école française spécialisée dans les sciences de l’information et de la communication, le CELSA. Initialement, j’avais choisi cette école pour sa filière de journalisme. Pendant la première année de programme commun, j’ai découvert les métiers de la communication et j’ai jugé que cela me correspondrait mieux. J’ai obtenu un Master en relations publiques. Depuis, je n’ai plus quitté ce domaine.
2. Qu’appréciez-vous dans votre métier ?
La variété des projets et des sujets traités. La place privilégiée d’accompagnatrice de la stratégie de l’entreprise et des évolutions sociétales. C’est un métier dans lequel on prend constamment le pouls de son environnement, pour entretenir et faire évoluer le dialogue avec les parties prenantes. Chaque situation, chaque projet est une remise en question et un nouveau défi ! C’est aussi un métier qui concilie des activités d’analyse stratégique et de réalisations très concrètes.
3. Les RP ont-elles beaucoup évolué depuis vos débuts ? Quels sont les changements marquants ?
J’ai commencé en 1994, autant dire il y a une éternité dans ce domaine si évolutif ! Les fondamentaux restent les mêmes et nous agissons toujours au service de l’image de l’entreprise. Mais la façon de les mettre en œuvre a changé, notamment avec la digitalisation et les réseaux sociaux qui ont bouleversé les interactions.
J’ai noté aussi un changement de positionnement. A mes débuts, la publicité occupait une place prépondérante pour bon nombre d’entreprises. Puis les attentes des consommateurs ont évolué : ils prennent la parole, souhaitent des échanges et un engagement des entreprises qui va au-delà du rôle de producteur de biens et services. La recherche de crédibilité a accru l’attention pour les relations publiques, afin d’entretenir le dialogue avec l’ensemble des parties prenantes et de conserver la confiance.
4. Quelles sont les qualités et compétences requises pour travailler dans les RP ?
Beaucoup de curiosité et d’ouverture d’esprit. Des capacités à comprendre et analyser le contexte dans lequel on s’inscrit, puis à développer une stratégie. L’adaptabilité nécessaire pour traiter des sujets nouveaux, multiples. La clarté d’expression des idées et messages, tant écrite qu’orale. Une force créative pour savoir se renouveler. Et beaucoup d’attention portée aux autres, bien sûr !
5. Quelles sont les principales différences entre les RP et le marketing ?
La question est très théorique. La réalité dépend de chaque secteur et de chaque entreprise. En schématisant, on pourrait dire que les relations publiques se concentrent sur les interactions entre l’institution et ceux qui font l’opinion, avec un objectif prioritaire d’image, alors que le marketing travaille avant tout sur les produits et services pour la clientèle, avec un objectif principalement commercial.
Mais le marketing tient compte également du positionnement de l’entreprise, tandis que les relations publiques interviennent aussi sur la question des produits, par exemple dans les relations médias. Ce qui importe, c’est que ces activités soient menées en complémentarité.